mardi 26 juillet 2011

Mywittygames, plateforme d'édition communautaire de jeux de société

Bonjour Yannick, peux-tu nous résumer ton parcours ?
Yannick : Tout d'abord merci Hugo pour cette interview et ce coup de projecteur. Les jeux de société redeviennent tendance (surtout avec cet été pluvieux où les ventes de jeux ont littéralement explosées!) et j'ai décidé de créer Mywittygames.com afin de permettre à de jeunes auteurs de pouvoir se faire éditer par les gens qui aiment bien la mécanique de leurs jeux. A titre personnel, je suis un Ancien de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP) dont je suis sorti en 2004.


Peux-tu nous présenter ton activité et son modèle d'affaire rapidement.
Yannick : Mywittygames.com est la première plateforme d'édition communautaire de jeux de société. Il s'agit d'une plateforme de Crowdfunding qui permet de faire financer de nouvelles mécaniques ludiques et originales par le public. Elle a été lancée il y a 9 mois et 3 jeux ont été édité depuis dont Witty Pong, un jeu d'ambiance de Bruno Cathala et Antoine Bauza, Witty Zibi un jeu de cartes déjanté où on s'élimine à coups de bananes (c'est le jeu qui donne la banane!). 


Et enfin Witty Chronos, un jeu à base de...sabliers ! Ce dernier jeu a récolté 32 000€ en 2 semaines. Ce fut un véritable record de financement ! Il a déjà gagné un Concours International de Création Ludique et a obtenu le soutien de plus de 345 édinautes.

Qu’est ce qui t’a poussé à te jeté dans cette aventure de la création d’entreprise ?

Yannick : Je crois que l'Entrepreneuriat est une chose en soi qui murit peu à peu...C'est une alchimie complexe. Mais la raison principale c'est que je crois au principe de viralité dans l'univers des jeux de société. Pour jouer à un nouveau jeu, on est obligés d'inviter des amis. On ne peut pas jouer seul. Recevoir la boîte chez soi du jeu que l'on a financé, c'est également le faire découvrir à tout son entourage et ainsi le faire connaître rapidement à un public plus large et pas forcément féru de jeux à la base, tout en étant intéressés par le jeu.


Pourquoi … ce concept ?
Yannick : Il n'y avait pas de Mymajorcompany dans l'univers des jeux de société. Or, cela répondait à un vrai besoin. Les jeunes auteurs ont du mal à se faire éditer et les catalogues des éditeurs traditionnels sont souvent plein à craquer pour les 2 années à venir. Par conséquent, il était intéressant de proposer une plateforme qui permette de raccourcir les délais d'édition. Au final Witty Chronos a été édité en un temps record de seulement 6 mois (temps de fabrication compris!) et il sortira très prochainement sur les étals. Son auteur touchera en plus 10% de droits d'auteur sur les ventes, ce qui est une vraie révolution car les droits d'auteur sont en moyenne de 5% à maximum 7% chez les éditeurs traditionnels. Mywittygames a donc été aussi créé pour proposer des rémunérations plus conséquentes aux auteurs et ainsi mieux les récompenser pour leurs créations.

Selon toi qu’est ce qui diffère entre une création d’entreprise on-line d’une création normale ?
Yannick : Je dirai que comme toute start-up, il s'agit avant tout du potentiel final du projet. Si l'un des jeux marchent bien, il sera la locomotive de tout le système et la viralité sera d'autant plus forte qu'à la base tout est parti du Crowdfunding sur le web et qu'un produit "physique" est également aussi intervenu à un moment donné dans le processus (réception d'une boite du jeu chez soi). Le web permet de mettre en lien des gens qui ne se connaissent pas et dans le Crowdfunding c'est essentiel.

Tu es seul à bosser sur ta boutique ?
Yannick : Nous sommes toute une équipe. Au total, en comptant les stagiaires Mywittygames compte 7 personnes.

Quel est ton nombre de visiteurs actuels par jour ?
Yannick : Nous avons environ 3000 membres et un trafic quotidien compris entre 400 et 700 visites uniques par jour. Environ 25% de nos membres ont acheté des parts dans un jeu. Cela ne représente pas loin de 750 édinautes
C'est un taux de conversion très important. 

Ton mode de financement ?
Yannick : Nous avons déjà réalisé 2 levées de fonds auprès de Business Angels et d'un fonds d'Investissement spécialisé dans l'Amorçage de Start-up (IT Capital). Il est prévu de faire une troisième levée de fonds dans les mois à venir.

Quels sont tes 3 sites e-commerce favoris et pourquoi ?
Yannick : J'ai bien spreadshirt.com. C'est un site que j'ai découvert via un article sur le site de Korben. C'est une boutique en ligne qui propose des produits vraiment top. En plus leur modèle économique est très flexible. N'importe qui peut créer sa propre boutique en ligne. Nous envisageons de le faire pour Mywittygames d'ailleurs. Sinon j'aime bien rueducommerce et amazon.
Un modèle d'entrepreneur ?
Marc Simoncini
Yannick : Je suis particulièrement impressionné par Jérémie Berrebi ainsi que Marc Simoncini. Ils ont tous deux désormais une activité de Business Angels et apportent beaucoup à la sphère entrepreneuriale. Sinon j'aime aussi beaucoup le travail et l'équipe de Creads. Un petit bonjour à Ronan et Julien d'ailleurs !


Un jeune projet web que tu aurais aimé réaliser ?
Yannick : Je suis un fan de bande-dessinée et j'adore ce que fait le site Manolosanctis.com. Je trouve leur plateforme vraiment super bien faite ! Cela donne envie (je suis un gros fan de BD) de venir proposer ses projets et de voir les réactions des autres membres.

Comment ton site attire t-elle de nouveaux visiteurs? Quel budget y consacres- tu ?
Yannick : C'est essentiellement le bouche à oreille qui fait parler du site. Mais nous avons aussi une couverture presse assez étendue. Nous avons récemment rencontré Jamy de l'émission "C'est pas sorcier" et nous lui avons présenté notre futur jeu à base de...glaçons ! Cela lui a beaucoup plû car c'est fun, totalement givré et en plus la mécanique est très innovante (il faut lustrer le glaçon de ses voisins, le plonger dans un verre d'eau froide, le saupoudrer de sel, lui souffler dessus, ou lui mettre de l'eau chaude à coup de pipette! Bref tout un programme très ludique qui démarrera en ligne à partir du 5 septembre ! Soyez en ligne ce jour-là !)

Qui sont tes concurrents? Par rapport à eux, que proposes-tu de plus ?
Yannick : Nos concurrents sont les autres plateformes de Crowdfunding. Mais à ce jour aucun ne propose un modèle comme le notre sur les jeux de société. Il y a de lourdes problématiques industrielles et logistiques dans notre projet. Il faut réussir à transporter et à stocker plusieurs tonnes de boîtes de jeux. Sans parler de l'aspect commercial. Donc a priori nous serions ravis d'avoir de la concurrence sur notre créneau, car l'univers des jeux de société est très dynamique et revient en force depuis maintenant 4-5 ans, mais pour le moment nous n'avons pas de concurrent, en dehors peut-être de Kickstarter. Mais ils ne s'occupent pas du tout de la facette fabrication. Donc ce n'est pas le même service pour un auteur.

C’est quoi ta stratégie principale pour la notoriété ? Référencement naturel? Adwords ? Facebook ? Peux tu nous donner tes petits conseils ?
Yannick / Je ne crois pas du tout aux campagnes Google Adwords ou Facebook. C'est personnel, mais je n'y crois pas. C'est comme cela. Je crois en revanche beaucoup plus aux bonnes campagnes de Community Management en direction de ses membres. Facebook en l'occurence est devenu un outil incontournable. Mais pas d'un point de vue "bannières de publicité". Juste en tant qu'outil pour animer sa propre page et parler direction à ses membres.

Quels sont tes produits qui marchent le mieux ?
Yannick : Witty Zibi fait un excellent démarrage commercial. Il est implanté dans plus de 60 boutiques spécialisées. Et on attend avec impatience Witty Chronos, le jeu des sabliers ! Il y a une grosse attente autour de ce jeu primé !

Est-ce que tu envisages de prochaines évolutions?
Yannick : Oui, nous finissons actuellement de développer un nouveau module qui permettra d'ouvrir plus largement la plateforme Mywittygames aux créations des gens. Pour le moment nous avons un processus de sélection très stricte et prochainement le public aura un rôle plus important.

As-tu un message à faire passer, une maxime à dire ou bien rien du tout à rajouter ?
Yannick : Qui ne tente rien, n'a rien !

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