dimanche 26 juin 2011

Coursenville: commerce de proximité en ligne



Bonjour Stéphane, peux-tu nous résumer ton parcours ?
Bonjour Hugo
J’ai passé un bac littéraire, une maîtrise LEA (Langues Etrangères Appliquées) et j’ai fait une année de spécialisation en communication. Professionnellement,  avant l’aventure Internet, j’ai été successivement chef produits, directeur commercial puis directeur commercial et marketing puis directeur général dans la distribution informatique (grossistes en produits IT) et chez les constructeurs (US Robotics, 3Com). J’ai eu la France et une bonne partie de l’Europe comme terrain de jeux.

Peux-tu nous présenter ton activité rapidement.
Nous commercialisons sous forme de licence, notre plateforme de vente d’e-commerce de proximité www.coursenville.com auprès des collectivités (mairies, associations de commerçants ou associations de centre ville) qui souhaitent redynamiser l’activité de leurs commerçants via un nouveau canal de distribution qu’ils utilisent peu ou mal, l’Internet. Le site permet de mutualiser sur une place marchande, les commerçants d’une ville ou d’un quartier et les clients peuvent y acheter tous leurs produits frais (au même prix qu’en magasin en dur), ne payer qu’une seule fois et se les faire livrer ou les récupérer dans un point relais. Notre plateforme intègre un site marchand, un back office central et un back office pour chaque commerçant qui lui permet de gérer en deux clics ses prix et ses promotions. Nous avons fait un test grandeur nature sur Courbevoie (92) et nous mettons notre expérience à profit pour les communes qui souhaitent s’équiper de l’outil Coursenville

Qu’est ce qui t’a poussé à te jeter dans cette aventure de la création d’entreprise ?
Pour tout t’avouer, je fais plutôt partie de la catégorie « serial entrepreneur ». J’ai déjà créé ou participé à la création de plus de 5 entreprises dans les NTIC. Dans certaines, j’y ai gagné et dans d’autres j’y ai perdu. Pour Coursenville, j’avais envie de créer un vrai concept nouveau avec des amis dans un secteur qui me tenait à cœur (le petit commerce) et pour lequel je sentais qu’il y avait un vrai potentiel, peu de concurrence frontale et structurée et enfin une vraie envie de la part des différents acteurs du marché.

Pourquoi … ce produit ?
Parce qu’il y a vraiment une opportunité à devenir le leader sur ce marché de l’e-proximité et qu’il est une formidable porte d’entrée pour s’installer au cœur de la ville et y développer de nombreux produits et services Internet.

Selon toi qu’est ce qui diffère entre une création d’entreprise on-line d’une création normale ?
De moins en moins de différence. Même si certaines entreprises vont me contredire parce qu’elles continuent à se créer dans un garage avec peu de moyen et qu’elles réussissent, je constate que le ticket d’entrée devient de plus en plus élevé et que le prix d’une bonne visibilité, seule garante du succès, commence à atteindre des montants inabordables pour une start-up pleine d’envie et d’idées mais sans moyen conséquent. D’un côté, le savoir faire se démocratise mais les coûts de pénétration de marché ont explosé. Se faire remarquer dans la masse des sites créés ou qui se créent n’est plus chose aisée. 

Tu es seul à bosser sur Coursenville?
Non et heureusement. D’une part, la vie d’une start-up c’est pas toujours le cliché de l’open space avec des jeunes et moins jeunes (j’ai 45 ans !) qui courent dans tous les sens et qui font la fête tous les soirs pour célébrer les marchés signés dans la journée. C’est plutôt ambiance : attente, travail acharné et quelques fois satisfaction d’un contrat arraché grâce à un travail de fond. C’est moins sexy mais c’est plutôt ça. Donc dans cette configuration, il vaut mieux partir à plusieurs dans l’aventure car supporter cette pression et cette masse de travail tout seul n’est pas facile. J’ai deux associés qui font partie de l’aventure au quotidien, Frédéric Bertran et Philippe Babouin.

Quel est ton nombre de visiteurs actuels par jour ? Ton taux de conversion moyen ? 
Aujourd’hui notre plateforme de test de Courbevoie reçoit une moyenne d’une centaine de visites par jour, ce qui est peu pour un site Internet mais beaucoup pour un site géo-localisé comme le nôtre. Là encore lorsqu’on appuie sur l’accélérateur marketing et communication via le web, e-mailing, street marketing et affichage, les chiffres changent du tout au tout et on monte à plus de 500 par jour. Nous avons 800 inscrits et 200 clients. 

Ton mode de financement ?
Fonds propres. Nous avons la chance d’être les premiers sur ce marché mais la malchance de ne pas avoir copié un site US qui aurait déjà levé 20 millions de $. Comme la plupart des fonds regardent si ce que vous faites a déjà été plus ou moins fait avant de se lancer, nous sommes donc pour l’instant condamnés à nous débrouiller tous seuls, même si, et je dois l’avouer nous avons quelques débuts de ‘touche’ avec des fonds d’investissement. Mais là aussi, chercher de l’argent, ça prend du temps et il nous en manque assez cruellement car nous sommes souvent au four et au moulin.


Quels sont tes 2 sites e-commerce favoris et pourquoi ?
Un bon site est un site qui…marche. Je trouve donc que dans cette optique Fnac.com, vente privée sont des sites qui marient maturité, fonctionnalité, ergonomie et chiffre d’affaires qu’à ce titre ce sont de très bons sites.    

Un modèle d'entrepreneur ?
Là non plus, je ne vais pas faire dans l’original mais j’admire beaucoup Steve Jobs pour sa vista et sa pugnacité. Il ne faut pas oublier qu’il y a quelques années Apple était au bord du gouffre et que personne ne donnait bien cher de sa peau. Pour moi un bon entrepreneur c’est monter sa boîte, la démonter, la remonter sans cesse pour qu’elle grandisse et s’affirme sur son marché. J’ai eu un patron quand j’étais DG d’US Robotics, John Mc Cartney qui m’a beaucoup marqué et qui m’a donné envie de créer à partir d’idées simples, de belles histoires.

Comment ton site attire t-elle de nouveaux visiteurs? Quel budget y consacres-tu ?
Nous ne sommes pas dans un cas de figure typique car notre site n’est pas forcement promu que par nous-mêmes mais il l’est surtout par nos clients. Ce sont les villes qui font la promotion de leur coursenville local et cela ne nous coûte rien.

Qui sont tes concurrents? Par rapport à eux, que proposes-tu de plus ?
Pas vraiment de concurrence directe mais plutôt des initiatives locales, une association qui veut faire son propre site marchand, les sites d’e-commerce de la grande distribution (Houra, OOSHOP, Telemarket, ….), les sites spécialisés (iboucherie, monpanierbio, …). En clair pas de vraie concurrence frontale. Nous avons un site duplicable et vraiment pensé pour les commerces de proximité. Il plaît aux clients (consommateurs) et aux commerçants car c’est un site qui conforte leur relation. Enfin, l’aspect graphique a été particulièrement étudié pour que tous s’y retrouvent.


C’est quoi ta stratégie principale pour la notoriété ? Référencement naturel? Adwords ? Facebook ? Peux tu nous donner tes petits conseils ?
Ça ne nous concerne pas vraiment comme je te l’ai dit précédemment car c’est à la ville ou à l’association de commerçants locale de s’en occuper. Néanmoins nous leur conseillons d’utiliser les outils « géo-localisants » car rien ne sert pour eux de dépenser de l’argent à faire connaitre le site nationalement alors que l’activité reste strictement locale.

Peux tu nous parler du développement technique et ergonomique du site ? Fait en interne ou sous traitance ?
Le cahier des charges est sorti de notre tête avec mon associé Frédéric. On est parti vraiment de 0 car rien de comparable n’existait. Nous sommes passés par un sous-traitant pour le développement qui a pris la bagatelle de 18 mois et nous continuons à sous-traiter la partie technique.

Quels sont tes produits qui marchent le mieux ?
Les boutiques qui marchent le mieux sont les bouchers, les primeurs et les traiteurs. Les autres métiers, cavistes, boulangers, pâtissiers, confiseurs, poissonniers, etc… viennent après. Concernant notre offre licence, c’est celle qui propose, en plus de la plateforme Coursenville, un suivi commercial terrain qui plaît le plus.

Pour toi, un client …… est un client...
Un client est client qui sera mon meilleur commercial et mon meilleur prescripteur. Ce n’est pas facile, ni en B to C ni en B to B mais c’est possible en se creusant tous les jours les méninges pour améliorer son taux de service et en acceptant de manger quelque fois son chapeau !

Est-ce que tu envisages de prochaines évolutions?
Oui, plein. On fourmille d’idées. Mais on a un garde-fou, nos finances ! Donc on fait en fonction des contrats signés mais on pourrait aller beaucoup plus vite et encore plus loin

As-tu un message à faire passer, une maxime à dire ou bien rien du tout à rajouter ?
Euh… J’ai passé mon enfance aux Antilles et j’en ai gardé en plus des souvenirs une phrase que je me répète souvent : Kimbé rèd pa moli ! A vos dicos ou à votre traducteur Internet mais j’émets des doutes sur leur capacité à traduire le créole en français. Voilà pour finir en beauté un petit marché de niche à prospecter.

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